LA RANDONNEE DES MOULINS
Retourner à Rocamadour cette année encore ? Pourquoi pas ! Mais cette fois-ci pas de goudron, pas de guidon, pas de vélo...place aux chemins pierreux, aux sentes escarpées, aux pataugas... bref, sur une proposition de l’ami Bernard T. et sous la houlette de son amie Brigitte nous nous lançons, comme don Quichotte, à l’assaut des moulins.
D’abord un regroupement s’opère sur le parking du petit train au bas de la cité mariale. Comment s’habiller ? Ce ne seront certes pas les eaux de l’Alzou qui en cette saison nous rafraîchiront. Mais alors qui faisait tourner jadis les meules des moulins ? Mystère !
Le signal du départ est donné et vaillamment la troupe des marcheurs s’ébranle et commence à attaquer le sentier d’un pas résolu. Cap sur le moulin du SAUT. Devant ce « monument » en ruine, respect ! Malgré sa décrépitude il en impose encore. Désespérément accroché à la falaise, fier de ses pierres de taille, ruiné par un incendie en 1925, il offre ses entrailles ravagées aux yeux des promeneurs : ses meules, ses boulins (cf dictionnaire), son four à pain, son étable, sa source à moitié cachée... Nous écoutons les commentaires éclairés de Brigitte, allons jusqu’à la cascade d’où ne jaillit pas la moindre goutte d’eau - tant pis pour la photo !
La balade se poursuit et bientôt il est temps de se restaurer vu que l’estomac de Jacques S. commence à gargouiller ce qui pour lui est un signal impératif pour passer à table. Mais dans ces contrées sauvages, de table point ! L’emplacement choisi se trouve en bord de falaise face à un somptueux paysage dominé par de grands escarpements rocheux. Bernard - devrais-je dire Saint Bernard - sort de sa besace non pas un tonnelet de rhum mais un muscat bienvenu qui nous remet le rouge aux joues et du baume au cœur.
La randonnée se poursuit au bord de la rivière le long de laquelle nous découvrons à demi cachées par les ronces les énormes marmites rouillées des anciens charbonniers. Chemin faisant nous apercevons d’autres moulins ou plutôt leurs ruines martyrisées par le temps, semblables à ces châteaux cathares, encore orgueilleusement dressés sur leur nid d’aigles, toujours aussi imposants malgré les plaies ouvertes de leurs remparts effondrés. Notre guide nous les présente tour à tour égrainant leur nom agrémenté de savants commentaires sur leur passé glorieux. Ils sont au nombre de 7 ces témoins et vestiges d’un temps oublié : TOURNEFEUILLE, MOULINE, de SIROGNE, de L’ALZOU, de ROCHEFRAICHE...
Nous suivons le G.R. en longeant l’Alzou qui ne nous offre que les pierres de son lit à sec, pour boucler la boucle au bout de ces 13 km et retrouver nos voitures. Notre dévouée et infatigable accompagnatrice nous propose en guise de digestif de grimper à la croix qui offre une vue magnifique sur ROCAMADOUR. Quelques-uns d’entre nous, les plus aguerris, acceptent de la suivre. Parmi eux notre Bernard à moitié ravi de repartir à l’assaut des falaises escarpées lui qui rêvait plutôt d’écluser une pression affalé à l’ombre d’une terrasse. Mais que ne fait pas faire l’amour...des moulins !
